- en février, le débat d'orientations budgétaires a été complété en séance par la présentation des dépenses de la communauté de communes dans les domaines transférés.
- cette fois-ci, en mars, le vote des comptes 2009 et du budget 2010 est suivi de la présentation des projets d'investissements pour la mandature, jusqu'aux prochaines élections municipales (2014)
Ci-dessous les interventions faites au nom des Verts
TARIFS DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT : encourager les économies d'eau
Nous constatons que la facture d'eau pour les Douarnenistes ne cesse d'augmenter d'année en année. Nous avons déjà pointé dans des séances précédentes du conseil municipal le poids de l'assainissement dans ce coût, explicable par les ratés de la roll-royce construite et gérée par Véolia, mais aujourd'hui nous évoquerons la tarification adoptée.
Elle est dégressive suivant les quantités consommées, en faveur des très gros consommateurs, tels que les entreprises, et la commune.
· Cette dégresssivité ne s'applique pas aux ménages douarnenistes qui représentent pourtant les 2/3 des volumes facturés et qui supportent donc la majorité des coûts.
· Cette dégressivité s'apparente à une réduction commerciale sur des ventes d'eau, considérant que l'eau est une marchandise, alors qu'elle est notre bien commun
· Cette dégressivité est contraire à un des principes du développement durable qui est de tendre aux économies d'eau.
Alors que nous entrons dans la deuxième décennie du 21 siècle, que nous sommes invités à participer à des forums 21 dans le cadre de l'agenda 21 de la communauté, nous demandons s'il n'est pas temps d'essayer de sortir de cette logique poussant au gaspillage de l'eau.
Nous proposons que soit mise à l'étude avec différentes simulations une tarification progressive en fonction des quantités consommées, afin d'encourager les économies d'eau, pour les ménages et pour les entreprises (des communes le font).
Nous avons la chance d'habiter une région où il pleut beaucoup. Nous proposons que la commune d'abord donne l'exemple en investissant dans des systèmes de récupération des eaux de pluie, en aidant les ménages à s'équiper de tels systèmes (certaines communes le font)
Vous allez nous répondre que ce n'est pas souhaitable, puisqu'il faut encourager les ventes, donc les consommations d'eau, pour pouvoir couvrir les coûts de traitement de l'eau brute et de l'épuration. Nous proposons alors que soient mises en oeuvre des mesures visant à diminuer ces coûts.
- le coût de traitement de l'eau pourra être diminué, si la qualité de l'eau est améliorée à la source, c'est à dire si vous cessez de favoriser systèmatiquement les pratiques agricoles conventionnelles
- la diminution du coût de l'assainissement pourra également être envisagée, si la ville reprend en main la gestion de la station d'épuration, dont le bilan sera d'autant diminué des profits de Véolia.
Alors on pourra raisonnablement envisager d'encourager les économies d'eau.
Cette délibération appelle de notre part plusieurs remarques :
L'étude à laquelle vous vous référez (faite par un cabinet d'études) indique que la baisse d'activité du camping est en grande partie conjoncturelle, (due à une succession d'étés pluvieux) mais qu'elle serait chronique, ce qui est contradictoire. Nous pensons que cette étude est biaisée, comme le sont souvent les études, car elle conclut logiquement à la solution que vous aviez déjà en tête.
Vous proposez de trouver un hypothètique opérateur privé qui acceptera d'investir sur 25 ans dans un soit disant camping nature, dans un cadre d'exception, à vrai dire un "camping club" avec piscine et location de yourtes, inaccessibles aux budgets modestes.
L'hypothèse de revitalisation du camping n'est pas envisagée : Nous constatons que cette proposition n'est basée sur aucune analyse sérieuse de la clientèle qui fréquente actuellement ce camping, ni d'ailleurs de la clientèle potentielle qu'elle pourrait attirer, avec une rénovation peu coûteuse, et un peu plus de communication (site internet par exemple qui manque aujourd'hui). L'hypothèse de revitalisation du camping, sans gros investissements, pour offrir un hébergement attractif et à petits prix, dans l'esprit du service public n'est pas étudiée. Pourtant, aujourd'hui, cette offre fait défaut à Douarnenez, par exemple pour les campeurs de passage, à petits budgets ou amateurs de simplicité, lors des manifestations estivales ou tout simplement pour visiter la ville ou la région.
Un camping en bord de mer sans pins maritimes : Permettez-nous de douter de votre volonté de réaliser un camping nature, "sauvegardant la végétation et les élements caractéristiques du paysage" (dans le cahier des charges proposé) , alors que vous maintenez votre projet d'abattre les 75 pins en trois ans (25 ayant déjà été abattus, d'ailleurs je témoigne que l'examen de leur souche juste après leur coupe ne laissait apparaître aucun signe de maladie)
Un terrain convoîté : Cette remarque nous amène à douter de vos véritables intentions concernant ce camping et surtout le terrain sur lequel il est situé. Le scénario que vous proposez est la fermeture du camping "en toute sérénité" si l'appel d'offres se révélait infructueux. N'est-ce pas une fermeture programmée en deux temps ? (puisque le faire tout de suite serait considéré comme "expéditif" selon le terme utilisé par l'étude). Donc premier temps, on fait en sorte qu'il n'y ait pas d'opérateur, deuxième temps, on ferme "pour installer un parcours santé", nous en doutons quand nous lisons dans la délibération qu'"il serait dommage que ce foncier d"'exception ne soit pas consacré à de l'hébergement touristique". La proximité du domaine des Ro(i) ches Blanches, vos projets immobiliers dans le bois du Rohou, de révision du PLU, nous font craindre le pire, la disparition de ce que les Douarnenistes appellent le Bois d'Isis.
A première lecture, et en apparence, rien à dire : 3 exploitations se regroupent pour former une seule structure, gérant deux élevages: un élevage laitier et un élevage de volailles, annonçant par un tour de passe un maintien du cheptel existant et une diminution des fertilisants produits (azote et potasse)
Mais si on regarde de plus près, on constate que le bilan écologique de ce projet n'est pas satisfaisant
►Pour la qualité de l'eau
- le projet se situe sur le bassin versant du Goyen, en zone d'excédent structurel, c'est à dire en zone où la quantité d'élevages intensifs est telle que les taux de nitrates approchent en permanence le seuil de 50 mg par litre,
- le projet ne réussit à respecter la norme en vigueur (pourtant largement insuffisante) qu'en proposant une mesure transitoire de compostage en plein champ dans l'attente de l'achat de terrains supplémentaires
- malgré cela les quantités de phosphore sont largement supérieures aux besoins des cultures
- les investissements pour réduire l'impact sur l'environnement sont faits à minima : il est prévu une fumière directement sur champ et à l'air libre, de même la fosse à lisier est découverte...Or, en Bretagne, il ne pleut jamais, c'est bien connu
►pour la qualité du lait produit
- le choix d'élevage qui est fait est celui de la stabulation hors sol et non pas d'élevage à l'herbe
- or qui dit stabulation dit vaches nourries au maîs-pesticides cultivé sur place et/ou soja importé OGM.
- on sait aussi que le lait des vaches qui mangent de l'herbe est de bien meilleure pour la santé que celui des vaches nourries autrement, et qui donc ne ruminent pas
►pour l'économie locale
- là où il y avait 3 exploitations, il n'y en a plus qu'une seule; encore deux petites exploitations qui disparaissent, poursuivant le mouvement de fond constaté depuis 1970 de division du nombre de fermes par 4 dans le Finistère et de la pénurie de terres pour les jeunes qui voudraient s'installer, notamment en agriculture paysanne ou biologique
- les investissements sont lourds pour les associés, dont l'engagement financier repose sur une hypothèse de stabilité du cours du lait conventionnel. Pour maintenir sa rentabilité, et respecter les normes d'épandage qui seront de plus en plus contraignantes, cette exploitation risque d'être conduite à encore s'agrandir et se concentrer, diminuant encore la disponibilité des terres et le nombre d'agriculteurs paysans. C'est la fuite en avant.
- Enfin l'encouragement de ce mode de production polluant entre en conflit avec le développement du tourisme côtier et rural.
En conclusion, pour toutes ces raisons, nous ne voterons pas favorablement à cette demande. Nous savons que ce projet sera accepté, comme c'est toujours le cas depuis de nombreuses années, mais nous voulons attirer l'attention des élus et personnes ici présentes que la reconquête de la qualité de notre environnement repose sur l'abandon du modèle agricole intensif, qui ne peut se faire évidemment qu'en accompagnant les agriculteurs dans une reconversion vers une agriculture paysanne.
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