lundi 11 juillet 2011

Le séchage des algues vertes est une aberration

Unanimité des élus communautaires
Le projet de construction d'une usine de séchage d'algues vertes, pour un coût total de 3,7 millions d'euros,  financé à 80 % par l'Etat, a été adopté à l'unanimité par les élus de la communauté de communes de Douarnenez : les élus des communes de Pouldergat, Poullan, Kerlaz, le Juch, les élus de la nouvelle majorité de droite de Douarnenez (après éviction des élus opposants), et l'élue d'opposition de Douarnenez (Monique Prévost, représentant le groupe PC -Alternatifs).
Pour un projet mal défini
Nous sommes étonnés que cette décision ait été prise par les élus communautaires sans dossier explicatif écrit, tant technique que financier, et sur la seule base de vagues explications orales des élus qui ont visité l'usine de Lantic, considérée comme exemplaire ! 
Sécher du sable des plages et des algues avec du bois : une aberration écologique
Le principe est le suivant : du bois en provenance d'une "filière à créer" alimentera une chaudière à bois qui servira à sécher un mélange composé de 60 % d'eau de mer, 30 % de sable, et 10 % d'algues proprement dites. Le mélange sableux après déshydratation sera épandu. Il n'est pas précisé ce qu'il adviendra du liquide, des rejets gazeux dans l'atmosphère, ou des cendres issues de la combustion du bois...
Le bois est en quantité insuffisante sur le territoire communautaire. Au rythme de destruction des haies et des talus par les agriculteurs intensifs, les parties ligneuses des déchets verts ne suffiront pas. La "création d'une filière bois" va revenir à installer des "boisements"à rotation rapide, qui ne fixent pas l'azote, contrairement aux plantations d'arbre à pousse lente et racines profondes. Ces "boisements" seront installés en priorité sur les périmètres de protection des captages d'eau potable à Pouldergat ou au Ris. On comprend mieux pourquoi la solution d'y installer des maraîchers biologiques est écartée !
Traiter les algues est incompatible avec leur réduction
Nous considérons que ce projet crée une filière de traitement des algues incompatible avec l'objectif de réduction des algues. En effet, cet investissement lourd, aux coûts de fonctionnement mal définis, devra pour être rentabilisé, fonctionner à pleine capacité, donc être suffisamment pourvu en algues vertes !! 
Aberration écologique et économique
La réponse des élus est que cet équipement pourrait servir l'hiver (en l'absence d'algues vertes) à chauffer une piscine (ah bon, il y a aussi un projet de piscine communautaire dont nous n'avons pas connaissance ? et cette hypothétique piscine ne serait chauffée que l'hiver ?) ou à "sécher du bois" (produire du bois pour sécher du bois !) ou encore "sécher de l'herbe" (si les surfaces non occupées par le blé et le maïs sont couvertes de boisements, il n'y aura pas d'herbe à sécher !)
Les 3,7 millions d'euros dépensés par les contribuables seront autant d'argent en moins pour aider les agriculteurs à changer leurs pratiques (conversion à l'agriculture biologique, systèmes herbagers, porcs sur paille...), seule solution pour réduire les marées vertes. 
Véolia en arrière-plan ?
Difficile de savoir quelles entreprises sont derrière ce projet. La construction des boîtes de confinement des algues a été confiée à Lantic au groupe CNIM. L'usine de compostage d'ordures ménagères située à côté à Lantic est gérée par Véolia. Les deux entreprises sont partenaires sur d'autres projets tels que l'usine de valorisation énergétique d'Energonut en Italie. Sachant que les intérêts de la société Véolia sont bien représentés à Douarnenez, pas d'étonnement que le projet de Lantic ait été rondement mené par l'ancien Président de la communauté des communes et, malgré l'éviction de ce dernier, n'ait reçu aucune opposition de la part des élus communautaires de toutes étiquettes politiques. 

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