Une belle soirée à Douarnenez en présence de Janick Moriceau, et Jean Cathala, candidats aux élections
législatives pour EELV. Les sujets abordés ont largement
dépassé le thème prévu : « quelle Bretagne dans quelle sixième
république ».
Ronan Dantec a commencé par expliquer sa façon de concevoir
l’action politique, sans effet de manche, sans démagogie, avec une vision qui
part de la situation mondiale, puis de l’Europe avant de se focaliser sur les
intérêts plus nationaux ou locaux. Impossible de parler des problèmes de climat
ou d’énergie en ne quittant pas l’hexagone et difficile de peser au niveau
mondial sans la force que représente l’UE. Selon le sénateur, le programme d’Eva Joly,
même s’il semble trop peu audible, est le seul qui inclue toutes ces dimensions avec
peut-être un « parler vrai » électoralement risqué.
Sur la future Constitution portée
par ce programme, Ronan Dantec a rappelé la position des verts et d’EELV depuis
longtemps d’un fédéralisme différencié qui donne une grande place aux régions
selon un calendrier qui ne serait pas obligatoirement le même pour chacune de
ces régions. Il faut sortir de cette constitution qui fait des élections présidentielle
la rencontre d’un homme (une femme ?) et d’un « peuple » et
retrouver une république parlementaire plus équilibrée ou chaque composante
politique serait représentée à proportion de son poids électoral. Jean Cathala,
suppléant de Janick Moriceau, a fait remarquer que cette interprétation de la
cinquième république était sans cesse ressassée par les médias et admise par le
grand public alors que, comme on a pu le constater durant les périodes de
cohabitation, la constitution actuelle pouvait sans grand changement porter une
vraie démocratie parlementaire.
Sur l’agencement des pouvoirs
dans le cadre d’une nouvelle régionalisation des échanges un peu techniques ont
montré que malgré la complexité des structures depuis les communes, communautés
d’agglomération, jusqu’au rôle des préfets, représentants de l’Etat, il fallait
tout d’abord que chaque niveau de
décisions soit bien établi dans des domaines de compétence clairement et
judicieusement définis et surtout que chacun des niveaux assument ses responsabilités
sans perméabilité aux influences des intérêt particuliers. Par exemple que les
préfets soient les garants d’une loi littorale correctement appliquée plutôt
que les relais des lobbies de la construction ou les garants d’une bonne
application de la loi sur l’eau plutôt que les porte voix de la chambre
d’agriculture.
Sur l’énergie, Ronan Dantec n’a
pas repris les fondamentaux d’EELV que cet assemblée de militants était supposés
connaitre. Il a par contre développé les questions liées aux problèmes de
«crête», en lien avec la centrale à gaz que l’Etat appuyé par la
région veut faire construire à Landivisiau. En dehors de ce que l’on sait sur
l’aberration du chauffage électrique, il faut que les particuliers soient
eux-mêmes producteurs d’électricité, que les connexions
«intelligentes» soient rapidement mises en place pour une gestion
fine des besoins. Ainsi, en cas de crête, il serait possible, à volonté,
de couper le chauffage électrique pendant la demi-heure de crête et cela à grande échelle. Jannick Moriceau a
donné un exemple éloquent des pesanteurs administratives pour mettre en place
les énergies renouvelables. Ronan Dantec a donné des exemples financiers qui
montrent que la priorité reste toujours le nucléaire et les énergies fossiles.
Sur l’agriculture il y a eu aussi
des échanges féconds : notons à
titre d’exemple la proposition de loi que notre sénateur va porter pour
interdire la mutation de la terre agricole, proposition qui inclura une taxation
presque totale des plus value liées à cette mutation. Ainsi la disparition
accélérée de nos terres agricoles serait sérieusement freinée, ce qui devient
une urgence.
A partir de 11 h, les échanges se
sont poursuivis devant un pot de l’amitié.
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